dimanche 15 avril 2007

BONNES PRATIQUES AGRICOLES

Les traitements phytosanitaires
Quelques principes de base des bonnes pratiques agricoles, dont la plupart concerne également les utilisateurs non – agricoles, sont rappelés.
Raisonnement des traitements
Lire attentivement l'étiquette du produit ;
Choisir des produits phytosanitaires et des itinéraires techniques en fonction de la parcelle : localisation (par rapport à un cours d'eau, un fossé, un forage, etc.), type de sols (battance, matière organique, etc.), pente, etc. ;
Choisir les produits les plus favorables à l'environnement dans votre cas particulier (symbole N et/ou phrases de risques R sur les étiquettes, présence ou risque de présence dans les eaux) ;
Utiliser des produits homologués pour l'usage considéré ;
Ne pas dépasser la dose homologuée ;
Certains mélanges peuvent être pratiqués mais d'autres sont interdits ;
Travailler le sol et semer perpendiculairement à la pente ; préparer le sol plus grossièrement en surface ;
Eviter les traitements systématiques ne tenant compte ni du stade d'application, ou de la pression des organismes nuisibles, ou des conditions météorologiques (surcoût, impact nul, apparition de résistances, risques pour l'environnement) ;
Raisonner le traitement en identifiant la nature du problème, son importance et définir ainsi un seuil de déclenchement
Envisager d'autres solutions comme l'utilisation de variétés moins sensibles, le raisonnement de la rotation, la gestion de l'interculture, etc. Penser à l'agriculture intégrée alliant lutte chimique et auxiliaires biologiques .
Préparation des traitements
En début de campagne, vérifier le bon fonctionnement du pulvérisateur (fuites, état des buses, des tuyaux, du manomètre, vérification de la pression ...).
Ajuster la quantité de bouillie à la superficie à traiter et à la dose homologuée.Déterminer la vitesse d'avancement correspondant au volume hectare souhaité et préférer les pressions inférieures à 3 bars pour limiter la dérive
Rincer les emballages au moins trois fois, au moment du remplissage, et vider l'eau de rinçage dans le pulvérisateur ;
Remplir le pulvérisateur loin des points d'eau (cours d'eau, mare, puit, forage ...) et sur une aire étanche possédant un système de récupération des écoulements ;
· Eviter tout débordement lors du remplissage (et du rinçage des bidons) et ne pas laisser tremper le tuyau d'eau dans la cuve (risque de contamination du réseau ou du forage) ; installer une potence, un clapet anti-retours ou une cuve intermédiaire (pouvant aussi servir pour le rinçage de la cuve au champ) ou des vannes permettant de programmer le volume d'eau souhaité).
Mise en oeuvre du traitement
Ne pas traiter par grand vent ou si des pluies sont prévues ; l'efficacité des produits dépend de la température et les basses températures limitent la volatilisation des produits ;
Régler la hauteur de rampe le plus bas possible ;
Ne pas traiter à proximité de points d'eau (rivières, fossés, puits, forages, etc.) mais laisser une bande enherbée de 12 m minimum (une demi-rampe) ou au moins une haie ou un talus pour protéger la ressource en eau du ruissellement et de la pulvérisation directe ou par dérive lors du traitement.
Nettoyage du matériel
Limiter au maximum les fonds de cuve par le calcul du volume de bouillie nécessaire et par l'utilisation ou l'aménagement d'une cuve à fond conique ;
Diluer le fond de cuve et pulvériser à grande vitesse sur la parcelle traitée (installation d'une cuve d'eau claire sur le pulvérisateur pour permettre cette dilution au champ) ; le fond de cuve dilué peut être vidangé sur le champ ;
Ne jamais vidanger le fond de cuve ou les eaux de rincage dans un cours d'eau, un fossé, un étang, sur la route, dans la cours de ferme, dans un puits, dans les égouts ;
Les emballages bien rincés doivent être mis en déchetterie ou être récupérés par un système de collecte agréée ; ils ne doivent pas être brûlés.
Stockage des produits
Stocker le moins possible ;
Les produits doivent être :
conservés dans leur emballage d'origine,
stockés dans un local spécial, éloigné des habitations, fermé à clé, frais, sec, et aéré, avec une installation électrique en bon état, des numéros d'appel d'urgence visibles, pourvu d'un stock de sable ou de sciure pour absorber d'éventuelles fuites, un poste d'eau et un extincteur à proximité.
Le stockage des produits phytosanitaires dans de bonnes conditions permet de limiter les risques de pollution à l'environnement mais aussi les risques de nuisances pour l'applicateur.
D'autres précautions sont donc à prendre en compte parmi lesquelles la protection de l'applicateur.

Protection de l'applicateur
Porter des vêtements de travail et des gants imperméables aux produits manipulés ;
Porter un masque muni d'un filtre adapté au produit manipulé et d'une visière (sinon porter des lunettes de protection) ;
Utiliser une brosse à dents pour déboucher les buses, jamais la bouche ;
Interdiction de fumer, de manger et de boire lors de la manipulation de produits phytosanitaires ;
Se laver les mains et éventuellement le visage après le traitement.
Stockage et élimination
Conseils pratiques pour le stockage à la ferme
Le but du stockage des produits phytopharmaceutiques est non seulement de conserver l'intégralité de leurs propriétés, mais également d'assurer la sécurité des individus et la préservation de l'environnement.
C'est pourquoi le stockage doit être effectué :
Dans un local prévu à ce seul usage, sans lien avec des produits destinés à l'alimentation de l'homme ou des animaux ou d'autres produits dangereux.
Dans un local fermé à clef de façon à ce qu'aucune personne étrangère à l'exploitation et en particulier qu'aucun enfant n'y ait accès ; il est conseillé de choisir ce local éloigné des habitations, du logement des animaux, des entrepôts de produits alimentaires ou des cours d'eau.
Dans un local aéré et ventilé, dépourvu d'humidité et à une température fraîche, mais à l'abri du gel, pour conserver les propriétés des produits.
Il est conseillé de prévoir une réserve de matière absorbante (sable, ciment) à proximité, en cas de fuite ou de renversement accidentel de produits nocifs. De même, un sol cimenté et un caillebotis isolant les produits du sol préviendront les infiltrations éventuelles.
De plus, la résolution des incidents sera facilitée si l'on conserve les produits dans leur emballage d'origine avec leurs étiquettes et rangés par famille (produits très toxiques en hauteur en prenant garde au danger de chute).
Stockage des produits phytosanitaires
Quelques points importants à respecter lors du stockage des produits phytosanitaires :
local fermé à clé,
local éloigné des habitations,
sol cimenté,
aération ou ventilation caillebotis isolant les produits du sol,
ustensiles avec marquage,
matières absobantes,
installation électrique en bon état,
extincteur à l'extérieur,
poste d'eau équipé d'un dispositif anti-siphonnage.

Lire l'étiquette
S'informer pour se protéger
Tout emballage de produits phytosanitaires doit comporter une étiquette ou une inscription en langue française, apposée de manière lisible et apparente.
L'étiquetage des produits phytosanitaires est soumis à une réglementation stricte. Toutes les indications portées sur les bidons et les emballages sont importantes.
Il est donc indispensable de lire la notice une première fois lors de l'achat du produit puis avant chaque intervention. Cette lecture est indispensable pour atteindre ensuite un meilleur résultat technique, en garantissant la sécurité des applicateurs et de la population, tout en protégeant l'environnement et l'eau en particulier.
L'étiquette comporte des informations importantes, parmi lesquelles :
Les usages autorisés et les doses homologuées : toute utilisation du produit en dehors de ces usages est interdite ;
Les phrases de risque (phrases R) : elles vous renseignent sur les dangers pour le manipulateur (mode d'exposition, nature des risques, etc.) ;
Les conseils de prudence (phrases S) : précautions à prendre avant, pendant et après le traitement ;
Les conseils d'application ;
La date de péremption.

vendredi 13 avril 2007

CALCAIRE ET PLANTES

Calcaire et plantes

Le calcaire est un constituant important du sol, qui participe à sa bonne structure physico-chimique. Mais en cas de forte teneur en calcium, il convient de choisir des plantes adaptées, au risque d'avoir des carences graves qui peuvent aller jusqu'à la mort de certaines espèces inadaptées.

A la fin de cet article, une liste de plantes est proposée, avec quelques photos pour les illustrer.

Le sol, une structure physico-chimique complexe

Le sol est constitué de parties plus ou moins fines, depuis la roche, de nature très diversifiée, jusqu'aux argiles les plus fines. On y trouve aussi des constituants chimiques variés, certains en grande quantité, d'autres en proportion très faible. Enfin, la matière organique vient se mélanger à cet ensemble, à des stades de décomposition plus ou moins avancés. Le mélange de tous ces constituants forme ce que l'on appelle le complexe argilo-humique d'un sol. La plante, au niveau de ses racines, puise les constituants dont elle a besoin au contact de ce complexe argilo-humique.

Choisir la plante en fonction du sol

Pour simplifier l'analyse d'un sol par le jardinier, on peut distinguer quelques éléments fondamentaux qui se dégagent de l'analyse fine d'un sol : le sable, l'argile, l'humus et le calcaire. La proportion entre ces éléments détermine l'aptitude d'une plante donnée à pousser, ou non, dans un sol.

Certaines plantes préfèrent les sols sableux, légers et drainants. D'autres s'accommodent de sols riches en argiles, lourds et plutôt asphyxiants. D'autres sont parfaitement adaptées à une culture dans un sol plus ou moins calcaire. Par contre, certains végétaux, comme les plantes dites de terre de bruyère, ne supportent absolument pas un excès de calcaire, ce qui nuit à leur croissance, en allant même jusqu'à leur mort.

Le jardinier doit par conséquent, par une bonne connaissance de son sol, choisir les plantes adaptées, et non pas l'inverse, c'est-à-dire vouloir cultiver des plantes dans un sol qui ne leur convient pas, étant donné qu'il est très difficile de modifier de façon durable la structure physico-chimique d'un sol.

Le cas du calcaire

Chimiquement parlant, il faut parler du cation Ca++, qui est la forme sous laquelle le calcaire est absorbé par les plantes.

Ca++ a pour propriété de se lier dans le sol à d'autres éléments, mais de nature négative, qui sont l'argile, l'humus notamment. La liaison entre ces éléments + et - forme des complexes chimiques stables, qui ne sont pas entraînés dans la profondeur du sol par les pluies.

Le maintien de ces complexes dans les couches superficielles du sol, c'est-à-dire là où se trouve l'essentiel des racines, garantit la bonne composition physico-chimique du sol. Le calcaire, dans une certaine proportion, est donc un élément important qui participe à la fertilité du sol.

Conséquence d'un excès de calcaire

Le Ca++, en se liant à d'autres éléments du sol, entraîne donc une agglomération de différents constituants chimiques, par ailleurs indispensables à la vie des plantes. Les racines, au contact de ces complexes, puisent les éléments dont elles ont besoin.

Mais, comme dans beaucoup de choses, l'excès est l'ennemi du bien. Un taux trop élevé de calcaire peut avoir comme conséquence une rétention trop importante de certains éléments, qui ne sont alors plus disponibles pour les plantes.

C'est notamment le cas du fer, élément qui intervient dans la synthèse des éléments organiques indispensables à la vie des plantes. Le manque de fer disponible pour la plante entraîne un symptôme bien connu et fréquent, qui est la chlorose des feuilles, qui prennent alors une teinte jaune plus ou moins prononcée. La plante souffre, elle n'a plus la capacité chimique d'assurer sa croissance.

Le taux de calcaire dans un sol est souvent plus élevé en hiver, puis il diminue jusqu'en automne, pour remonter à nouveau en hiver. C'est pourquoi certaines plantes montrent, au début du printemps, des signes de chlorose, qui s'estompent ensuite.

Mais certains sols restent fortement chargés en Ca++ toute l'année, ce qui ne nuit par forcément à leurs qualités agronomiques. Il faut alors adapter les plantes en connaissance de cause. A quoi bon apporter des quantités importantes de fer tous les ans, afin de réduire la chlorose ? Si les plantes restent jaunes toute l'année, la seule solution est d'en changer.

Ces plantes qui acceptent un excès de calcaire dans le sol sont dites calcicoles. Elles ont la capacité de pouvoir continuer à absorber les éléments indispensables, comme le fer et le magnésium, même en présence d'une forte proportion de calcaire. A l'inverse, les autres sont dites calcifuges.

Exemple de plantes calcifuges

La plupart des éricacées (genres Calluna, Pernettya, Rhododendron, Vaccinium...), les myrsinacées (genres Ardisia, Myrsine...), les théacées (genre Camellia... ), les protéacées (genres Banksia, Grevillea, Leucadendron, Protea...), beaucoup d'hamamélidacées (genres Corylopsis, Hamamélis, Loropetalum...), de magnoliacées (genres Magnolia, Michelia, Liriodendron...).



Comment les moustiques choisissent-ils leurs victimes ?

NUL N'EST plus censé l'ignorer, le moustique n'y est pour rien. Dans la famille des diptères (insectes à deux ailes), c'est bien la «moustiquette» qui est responsable des rougeurs, boutons et démangeaisons. Grossesse oblige. Un peu de sang est en effet nécessaire à la maturation de ses oeufs. Le mâle, lui, sait se contenter du nectar sucré des fleurs, participant ainsi à la pollinisation, son autre tâche étant de répondre aux appels de madame. Une fois fécondée, la future mère doit absolument passer à «table» pour y prendre son repas. Mais la moustique, selon l'espèce à laquelle elle appartient, a ses préférences et ne s'invite pas au hasard. Elle peut préférer les chevaux, les chiens, les vaches ou... les humains.

Sur Terre, trois animaux sur quatre sont des insectes. En France, on estime qu'il y en a quelque 35 200 espèces. Dont 6 500 espèces de mouches et de moustiques. Parmi les 3 000 espèces de moustiques, quelque 300 piquent l'homme. Sous nos latitudes, très peu transmettent des maladies. Pour l'instant, car le réchauffement climatique global pourrait bien changer la donne. D'où l'importance de comprendre non seulement le cycle de reproduction des moustiques, celui des parasites qu'il peut héberger et transmettre mais aussi les raisons pour lesquelles telle cible est choisie plutôt que telle autre.

Pour savoir quelles sont les «peaux à moustiques», il faut se mettre dans la leur. Voir avec leurs yeux. Entendre et sentir comme eux.

Deux organes pour la vision

La tête du moustique est pourvue d'une multitude de petits bijoux «technologiques» comme des détecteurs de mouvement, de lumière, de vibration ou d'odeurs. Les fonctions d'olfaction et d'audition, autrement dit le nez et les oreilles, sont assurées par des antennes, plus velues chez le mâle que chez la femelle. La «bouche» de l'insecte comporte des organes capables de palpation quand il est posé. La vision dispose de deux organes. Des ocelles, sorte d'yeux primitifs incapables de former des images mais qui renseignent l'animal sur l'intensité de la lumière. Et des yeux composés de très nombreuses facettes (appelées ommatidies). Leur nombre varie de moins de 10 (6 à 9 chez la fourmi) à quelque milliers (20 à 30 000 chez certaines libellules). Ces yeux permettent une meilleure vision que ceux, par exemple, des araignées mais sont tout de même bien différents des nôtres. L'image formée est équivalente à celle que nous aurions en nous mettant devant les yeux des passoires. La perception des couleurs est elle aussi différente : elle est décalée vers le violet. Les insectes ne voient pas le rouge lointain mais perçoivent plus d'ultraviolet que nous. Ainsi, certains objets, comme des fleurs ou la peau, nous apparaissent unis alors qu'ils sont bigarrés aux yeux des insectes.

Outre cette détection des mouvements et des couleurs, la moustique femelle va être attirée principalement par deux types d'odeurs : celle du gaz carbonique et celle d'acides gras. On a ainsi pu constater qu'une peau exhalant plus de gaz carbonique qu'une autre attirait plus les piqueuses. Et un épiderme dont la sueur était riche en acides gras, comme l'acide butyrique, aux relents ammoniaqués, était un mets apprécié.

Seringue perforante

La moustique, pendant sa quinzaine de jours d'existence, navigue donc à l'oeil et au nez, la perception des sons étant surtout utile pour attirer ou repousser les mâles. Une fois posée, elle déploie sa seringue, un organe piqueur-suceur qui va perforer la peau de sa victime pour atteindre un capillaire sanguin (contrairement aux abeilles ou aux mouches qui sont du type lécheur-suceur). Les maxilles – l'aiguille de la seringue – pénètrent l'épiderme et les mandibules servent à maintenir la trompe. Elle y injecte une salive anticoagulante – responsable du bouton et des démangeaisons – et pompe un peu de sang. C'est à ce moment là que des transmissions de parasites peuvent se faire : les Aedes peuvent transmettre la dengue, la fièvre jaune ou le chikungunya, les anophèles le paludisme ou les Culex le virus du Nil.

Des expériences ont même montré que des personnes infectées par ces parasites étaient plus «visibles» pour les moustiques, donc plus piquées, contribuant ainsi à une plus large dissémination du parasite.

Autant de données qui pourraient servir à la réalisation de pièges à moustiques. Mais le 100% de capture est très aléatoire. Insecticides, répulsifs, moustiquaires, vêtements couvrants, toute la panoplie classique de protection reste encore à l'ordre du jour. A moins que l'on ne découvre comment contrôler son taux d'émission de gaz carbonique ou la composition de sa sueur, nous resterons longtemps, aux yeux des moustiques, des tables de choix.

NUL N'EST plus censé l'ignorer, le moustique n'y est pour rien. Dans la famille des diptères (insectes à deux ailes), c'est bien la «moustiquette» qui est responsable des rougeurs, boutons et démangeaisons. Grossesse oblige. Un peu de sang est en effet nécessaire à la maturation de ses oeufs. Le mâle, lui, sait se contenter du nectar sucré des fleurs, participant ainsi à la pollinisation, son autre

LE CHIENDENT ET LES METHODES LUTTE POUR Y FAIRE FACE

Table des matières

Introduction

Le chiendent, qui porte aussi des noms pittoresques moins connus comme herbe de charlatan, mèche de chandelle et même remords de conscience, est une mauvaise herbe très envahissante et très répandue au Canada. C'est une des mauvaises herbes les plus difficiles à maîtriser à cause des caractéristiques qui lui permettent de survivre et de se multiplier : installation rapide, formation d'un vaste réseau de rhizomes capables d'émettre de nouvelles pousses, et facilité de création de nouveaux biotypes de plantes par reproduction sexuée.
Historique

Le chiendent est originaire d'Europe et d'Asie occidentale. On croit qu'il a quitté son centre d'origine lorsqu'il est devenu une mauvaise herbe dans les cultures de céréales et qu'il a ainsi suivi l'homme dans ses pérégrinations autour du monde. A l'heure actuelle, on le considère comme l'une des trois mauvaises herbes les plus incommodantes, du fait qu'il envahit 37 cultures différentes dans 65 pays.

Les premiers écrits sur le chiendent au Canada remontent à 1861 mais la plante existe probablement au pays depuis que les Européens y ont implanté la culture des céréales. Dès 1923, le chiendent était considéré comme l'une des trois pires mauvaises herbes de l'Est canadien. Aujourd'hui, on le retrouve dans toutes les provinces y compris les Territoires du Nord-Ouest. Selon un recensement récent, il serait présent dans 17,8 millions d'hectares (44 millions d'acres) soit 66 % des terres agricoles du pays.
Habitat

Le chiendent est une graminée adaptée aux climats tempérés et frais. Au printemps et en automne, il pousse vigoureusement, ses rhizomes pouvant s'allonger de 2,5 cm par jour. Il affectionne les sols de texture fine, à pH neutre ou légèrement alcalin (6,5 B 8,0) et modérément humides, mais on le retrouve aussi dans les sols sablonneux acides. Il tolère assez bien la sécheresse et peut supporter de fortes teneurs en sel.

C'est une plante de terrain découvert, aussi ne le trouve-t-on pas dans les endroits continuellement ombragés. Le chiendent peut constituer plus de 90 % de la biomasse dans les champs abandonnés. Toutefois à mesure que les buissons et les broussailles envahissent le terrain, il perd petit à petit sa dominance et fini par être éliminé.
Description botanique

Le chiendent est une gramine pérenne de longue durée capable de se reproduire végétativement (par rhizomes) ainsi que sexuellement (par ses graines). Considéré comme autostérile, il compte essentiellement sur le vent pour assurer sa fécondation. La floraison a lieu de la fin juin à juillet, et les graines arrivent à maturité entre le début d'août et le mois de septembre. Chaque tige porte habituellement de 25 à 40 graines, groupées dans des épis verts ou bleu-vert de 5 à 30 cm de long. Les graines tombent au sol en fin d'automne et hivernent dans les débris végétaux ou à la surface du sol. Elles peuvent conserver leur viabilité d'un à six ans, même après passage dans le système digestif de la plupart des animaux de ferme, à l'exception du porc.

Les rhizomes sont des tiges souterraines élancées (1,5 à 5 mm), lisses, de couleur blanche à jaune paille (figure 1). Des noeuds d'où partent les rhizomes secondaires ou les nouvelles pousses sont présents sur toute la longueur du rhizome. Habituellement, la croissance des nouvelles pousses aériennes est stimulée par la perte du bourgeon terminal du rhizome, cette perte étant causée notamment par les instruments aratoires. Le bourgeon terminal produit diverses hormones qui empêchent les autres bourgeons de donner naissance à de nouvelles pousses, mais une fois qu'il est enlevé, de nouvelles pousses peuvent se former. Selon certaines études, un plant de chiendent pourrait produire jusqu' à 154 m de rhizomes et 206 nouvelles pousses.

Le plus souvent, les feuilles ont une pointe effilée et leur limbe fait de 9 à 10 mm de largeur et entre 6 et 20 cm de longueur. Bien plates, elles sont de couleur jaune clair à vert et portent une très fine pubescence à la face supérieure, mais le revers est absolument lisse. La gaine foliaire est arrondie et fendue, à bords chevauchants. La ligule est courte (0,5 à 1 mm), obtuse et membraneuse. Les oreillettes, projections fines formées à la jonction entre la feuille et le noeud, embrassent la tige. Le chaume, creux et de section arrondie, est élancé et compte de 3 à 5 noeuds. La longueur de la tige varie de 30 à 120 cm.
Importance économique

Grâce à son comportement des plus compétitifs, le chiendent peut abaisser le rendement des cultures de 25 à 85 % pour le maïs, de 19 à 55 % pour le soya et jusqu'à 57 % pour le blé (figure 2). Ces chutes de rendement peuvent être le résultat de l'appétit vorace du chiendent pour les éléments nutritifs nécessaires aux cultures. On estime que la mauvaise herbe peut absorber 55, 45 et 68 %, respectivement, de l'azote, du phosphore et du potassium assimilables par les plantes.

En plus des chutes de rendement, la présence de graines ou de rhizomes de chiendent peut abaisser la qualité de la récolte. Chez les multiplicateurs de semences fourragères, la contamination de la récolte par des graines de chiendent risque de réduire considérablement la valeur marchande des produits. En outre, les rhizomes sont assez souples pour passer au travers d'obstacles souterrains comme le tubercule d'une pomme de terre et peuvent donc abaisser d'autant les qualités marchandes de ces produits. Enfin, dans un champ de maïs, la présence massive de chiendent peut retarder l'apparition des soies, la sortie de la panicule et même le séchage du grain à la récolte.

Le chiendent est l'hôte de différents ennemis des cultures. Il est sensible aux attaques de plusieurs maladies des céréales telles que la rouille de la feuille, les charbons, l'ergot, le piétin-échaudage et la tache ocellée. Quelques insectes ravageurs comme la légionnaire et le criocère des céréales utilisent le chiendent comme plante-hôte intermédiaire.
Utilité

Malgré les vastes pertes de récolte qu'il occasionne, le chiendent présente tout de même quelques points positifs. On peut l'employer en pâture ou en foin. A un stade de croissance comparable, le chiendent a une teneur totale en protéine brute (calculée sur la matière sèche) égale à celle de la fléole. Son dense réseau de rhizomes et de racines aide à retenir le sol sur les rives et sur les pentes, et contribue ainsi à diminuer les pertes dues à l'érosion.
La recherche montre que le chiendent est une des plantes les plus efficaces pour récupérer les éléments nutritifs, comme l'azote, depuis les effluents d'eau d'égout épandus par pulvérisation sur la végétation.

Certaines substances chimiques naturelles extraites du chiendent ont révélé des propriétés insecticides contre les larves de moustiques et les mollusques, en particulier les limaces. Ajoutons à cela que les rhizomes séchés et moulus peuvent servir à la préparation d'infusions ou être utilisés en farine.

Lutte

Pour combattre le chiendent, il faut d'abord bien connaître la biologie de la plante et la facilité des rhizomes à se régénérer. L'aptitude des rhizomes à produire des nouvelles pousses augmente avec les réserves en glucides et en azote de la plante. Ces réserves sont généralement à leur plus fort en automne et à leur plus bas à l'époque de la floraison. Les fluctuations affectant ces réserves tout au long de la saison de végétation auront une influence sur la réussite de la lutte menée contre le chiendent. L'activité des bourgeons des rhizomes diminue généralement de la mi-avril au mois de juin. Les bourgeons demeurent à l'état dormant jusqu'au début de juillet et ensuite la croissance recommence. Cette période de repos coïncide en outre avec le stade de production abondante de pousses vertes et de rhizomes.

Un travail d'automne à la charrue à socs ou au chisel est plus efficace pour réduire le nombre total de rhizomes dans le sol qu'un travail de printemps. Les façons culturales influent aussi sur la répartition de rhizomes dans la masse de sol. En régime de semis direct (culture sans labours), les rhizomes sont concentrés près de la surface du sol, alors qu'avec un labour à la charrue ils sont répartis plus également dans la couche de labour. Plus creux les rhizomes sont enfouis dans le sol, moins égale sera la levée des nouvelles pousses, ce qui influera sur le degré de maîtrise obtenu avec les herbicides sélectifs.




D’après M.E. Reidy - l'université de Guelph; C.J. Swanton

MALADIES ET RAVAGEURS DES AGRUMES

1 MALADIES

1.1. Gommose parasitaire
(Phytophthora citrophthora & Phytophthora parasitica)

Les symptômes de cette maladie sont visibles principalement sur le tronc ou au collet chez les arbres francs. L’écorce prend une coloration foncée, se dessèche progressivement puis se détache et tombe en écaille, laissant le boit à découvert.

La gomme apparaît sur la partie atteinte. La circulation de la sève est quelquefois arrêtée, ce qui entraîne le dépérissement de l’arbre.

Exudation de gomme au niveau du tronc

Le parasite responsable de cette affection vit dans le sol. Le mycélium évolue sur la terre ou à la surface des feuilles tombées sur lesquelles il produit des conidiophores et des conidies. Celles-ci se forment principalement en milieu très humide ou même en contact de l’eau où elles libèrent des zoospores.

Lutte

Procéder au curetage des plaies jusqu’à atteindre le bois non imprégné de gomme. Ensuite, badigeonner la plaie avec un fongicide spécifique.

En lutte préventive, il est conseillé d’utiliser des porte-greffes résistants (bigaradier, poncirus) et d’irriguer en double cuvette ou en irrigation localisée. Eviter de planter des vergers d’agrumes en sol lourd, mal drainé.


1.2. Psoroses

Parmi les maladies virales qui s’attaquent aux agrumes en Algérie, les psoroses sont les plus courantes.

Les types de psoroses connues en Algérie sont la psorose écailleuse, la psorose alvéolaire et la psorose infectieuse.

Les symptômes de ces psoroses se manifestent :

- sur feuilles : par des mosaïques, des chloroses et des gaufrages
- sur tronc et branches : par des écaillements de l’écorce, écoulement de gomme et
formation de tumeurs.
- sur fruits : par leur déformation et l’apparition de nécroses annelées sur les peaux qui
deviennent grumuleuses.

Parmi les maladies à viroïdes sur agrumes, il est connu la cachéxie-xyloporose, viroïde qui cause le dépérissement du bois à la suite de nombreuses altérations telles que la décoloration, la perforation et la criblure du bois ; le noircissement, l’écaillement de l’écorce et l’écoulement de gomme.

Lutte

Ces maladies se transmettent uniquement par contact direct entre les tissus malades et tissus sains ; le greffage constitue donc le seul moyen de contamination. Par conséquent, pour lutter contre ces différentes maladies, il faut utiliser des greffons sains.

1.3. Tristeza

Le verger d’agrumes algérien est menacé par une grave virose, en l’occurrence la Tristeza, d’autant plus que le porte-greffe généralement utilisé est le bigaradier, très sensible à cette maladie. Le vecteur de cette virose sont les pucerons dont les espèces les plus efficaces sont Toxoptera citricidus et Toxoptera aurantii.

Les symptômes connus de cette virose se manifestent sur tronc par des cannelures et des striures et sur feuillage par un jaunissement et la chute des feuilles. Au stade final, l’arbre dépérit et meurt.

Lutte

Pour les nouvelles plantations, il faut planter des plants sains comportant un greffon prélevé sur arbre étalon reconnu indemne de cette virose, et greffé sur porte-greffe résistant.
En cas d’apparition de cette maladie, les mesures de quarantaine doivent s’appliquer immédiatement.

2. RAVAGEURS

2.1. Cochenilles

Ce sont des suceurs de sève redoutables pour les arbres fruitiers. Les cochenilles sont pourvues de glandes sécrétant la cire qui les protège contre les conditions climatiques défavorables et également contre les insecticides. Les sécrétions cireuses forment un bouclier protecteur chez le pou noir et la cochenille virgule. Les œufs sont pondus sous le bouclier ou sous le corps de la mère ou encore groupés dans un ovisac. Les adultes sont peu mobiles ou fixes. Les larves sont mobiles au premier stade, se fixent pour se nourrir et sécréter le bouclier pour se protéger. Le nombre de générations des cochenilles dépend des espèces. Leurs dégâts apparaissent sous forme de jaunissement des feuilles accompagné bien souvent de fumagine. La respiration et la photosynthèse de l’arbre sont fortement perturbées par les encroûtements d’individus et par la pellicule de fumagine. Les fortes attaques entraînent l’affaiblissement de l’arbre, une perte de rendement et des fruits à faible valeur commerciale.

Lutte

Les mesures prophylactiques contribuent beaucoup à la bonne santé des agrumes. Eviter l’excès d’humidité. Tailler judicieusement pour aérer la frondaison et détruire par le feu le bois de taille fortement attaqué.

La lutte chimique n’est indispensable qu’en cas de forte attaque. Il faut appliquer un traitement insecticide dès l’observation des premières larves mobiles.

2.2. Pucerons

Ils s’attaquent surtout aux jeunes pousses qui s’enroulent, se recroquevillent et ont une croissance ralentie. Quatre espèces de pucerons sont redoutées : Toxoptera aurantii, Aphis craccivora, A.gossypi et Aphis citricola.

Lutte

Intervenir au printemps dès l’apparition des premières colonies de pucerons à l’aide d’un insecticide.


2.3. Cératite
(Ceratitis capitata)

C’est la mouche méditerranéenne des fruits. Elle s’attaque aux agrumes et aux fruits de rosacées. L’adulte est une mouche colorée dont la femelle pond des œufs groupés par petits paquets, à l’intérieur des fruits, à une profondeur de 2 à 5 mm environ.
La larve est un asticot qui se développe au dépens de la pulpe des fruits. Les larves, à l’approche de la nymphose, se transforment en pupes et hivernent dans le sol à quelques centimètres de profondeur.

Le développement de la mouche dépend fortement des conditions de température. L’optimum se situe à 32°C et favorise l’achèvement d’une génération en deux semaines.
Les dégâts sont importants surtout en été et en automne. Sur le fruit attaqué, on observe une petite tâche entourant le point de piqûre qui s’agrandit par la suite. Une dépression se creuse en dessous du fait de la pourriture des tissus du fruit qui tombe prématurément.
Femelle adulte

Lutte

Utiliser des pièges (gobe-mouche) appâtés avec des attractifs alimentaires pour déterminer les périodes de vol de l’insecte et raisonner ainsi les applications insecticides.
Le traitement se fait à l’aide d’un insecticide mélangé à un attractif appliqué à raison d’un arbre sur deux ou d’une face sur deux de tous les arbres. L’application peut se faire par voie aérienne.

2.4. Autres ravageurs

D’autres insectes peuvent causer des dégâts sur agrumes. L’aleurode floconneux, l’aleurode commun ainsi que la mineuse ont causé des dégâts dans le passé. Le traitement chimique contre ces ravageurs n’est pas opérant. La lutte biologique avec les auxiliaires est la plus indiquée.

3. NEMATODES
(Tylenchulus semipenetrans)

C’est un nématode semi-endoparasite sédentaire inféodé aux citrus. Sa reproduction est sexuée ou parthénogénétique. La femelle pond une centaine d’œufs dans une masse gélatineuse. La durée du cycle est de 6 à 15 semaines.

Les arbres atteints manquent de vigueur, perdent leurs feuilles et montrent un dessèchement des extrémités des rameaux.

Sur la partie souterraine, les radicelles sont courtes, épaisses et nécrosées. Tous ces symptômes apparaissent progressivement et se traduisent par une forte perte de productivité.

Lutte

Voir nématodes des arbres fruitiers.

LES ACIDES DANS LES BOUILLIES HERBICIDES

Table des matières

Introduction

Le chiendent, qui porte aussi des noms pittoresques moins connus comme herbe de charlatan, mèche de chandelle et même remords de conscience, est une mauvaise herbe très envahissante et très répandue au Canada. C'est une des mauvaises herbes les plus difficiles à maîtriser à cause des caractéristiques qui lui permettent de survivre et de se multiplier : installation rapide, formation d'un vaste réseau de rhizomes capables d'émettre de nouvelles pousses, et facilité de création de nouveaux biotypes de plantes par reproduction sexuée.
Historique

Le chiendent est originaire d'Europe et d'Asie occidentale. On croit qu'il a quitté son centre d'origine lorsqu'il est devenu une mauvaise herbe dans les cultures de céréales et qu'il a ainsi suivi l'homme dans ses pérégrinations autour du monde. A l'heure actuelle, on le considère comme l'une des trois mauvaises herbes les plus incommodantes, du fait qu'il envahit 37 cultures différentes dans 65 pays.

Les premiers écrits sur le chiendent au Canada remontent à 1861 mais la plante existe probablement au pays depuis que les Européens y ont implanté la culture des céréales. Dès 1923, le chiendent était considéré comme l'une des trois pires mauvaises herbes de l'Est canadien. Aujourd'hui, on le retrouve dans toutes les provinces y compris les Territoires du Nord-Ouest. Selon un recensement récent, il serait présent dans 17,8 millions d'hectares (44 millions d'acres) soit 66 % des terres agricoles du pays.
Habitat

Le chiendent est une graminée adaptée aux climats tempérés et frais. Au printemps et en automne, il pousse vigoureusement, ses rhizomes pouvant s'allonger de 2,5 cm par jour. Il affectionne les sols de texture fine, à pH neutre ou légèrement alcalin (6,5 B 8,0) et modérément humides, mais on le retrouve aussi dans les sols sablonneux acides. Il tolère assez bien la sécheresse et peut supporter de fortes teneurs en sel.

C'est une plante de terrain découvert, aussi ne le trouve-t-on pas dans les endroits continuellement ombragés. Le chiendent peut constituer plus de 90 % de la biomasse dans les champs abandonnés. Toutefois à mesure que les buissons et les broussailles envahissent le terrain, il perd petit à petit sa dominance et fini par être éliminé.
Description botanique

Le chiendent est une gramine pérenne de longue durée capable de se reproduire végétativement (par rhizomes) ainsi que sexuellement (par ses graines). Considéré comme autostérile, il compte essentiellement sur le vent pour assurer sa fécondation. La floraison a lieu de la fin juin à juillet, et les graines arrivent à maturité entre le début d'août et le mois de septembre. Chaque tige porte habituellement de 25 à 40 graines, groupées dans des épis verts ou bleu-vert de 5 à 30 cm de long. Les graines tombent au sol en fin d'automne et hivernent dans les débris végétaux ou à la surface du sol. Elles peuvent conserver leur viabilité d'un à six ans, même après passage dans le système digestif de la plupart des animaux de ferme, à l'exception du porc.

Les rhizomes sont des tiges souterraines élancées (1,5 à 5 mm), lisses, de couleur blanche à jaune paille (figure 1). Des noeuds d'où partent les rhizomes secondaires ou les nouvelles pousses sont présents sur toute la longueur du rhizome. Habituellement, la croissance des nouvelles pousses aériennes est stimulée par la perte du bourgeon terminal du rhizome, cette perte étant causée notamment par les instruments aratoires. Le bourgeon terminal produit diverses hormones qui empêchent les autres bourgeons de donner naissance à de nouvelles pousses, mais une fois qu'il est enlevé, de nouvelles pousses peuvent se former. Selon certaines études, un plant de chiendent pourrait produire jusqu' à 154 m de rhizomes et 206 nouvelles pousses.

Le plus souvent, les feuilles ont une pointe effilée et leur limbe fait de 9 à 10 mm de largeur et entre 6 et 20 cm de longueur. Bien plates, elles sont de couleur jaune clair à vert et portent une très fine pubescence à la face supérieure, mais le revers est absolument lisse. La gaine foliaire est arrondie et fendue, à bords chevauchants. La ligule est courte (0,5 à 1 mm), obtuse et membraneuse. Les oreillettes, projections fines formées à la jonction entre la feuille et le noeud, embrassent la tige. Le chaume, creux et de section arrondie, est élancé et compte de 3 à 5 noeuds. La longueur de la tige varie de 30 à 120 cm.
Importance économique

Grâce à son comportement des plus compétitifs, le chiendent peut abaisser le rendement des cultures de 25 à 85 % pour le maïs, de 19 à 55 % pour le soya et jusqu'à 57 % pour le blé (figure 2). Ces chutes de rendement peuvent être le résultat de l'appétit vorace du chiendent pour les éléments nutritifs nécessaires aux cultures. On estime que la mauvaise herbe peut absorber 55, 45 et 68 %, respectivement, de l'azote, du phosphore et du potassium assimilables par les plantes.

En plus des chutes de rendement, la présence de graines ou de rhizomes de chiendent peut abaisser la qualité de la récolte. Chez les multiplicateurs de semences fourragères, la contamination de la récolte par des graines de chiendent risque de réduire considérablement la valeur marchande des produits. En outre, les rhizomes sont assez souples pour passer au travers d'obstacles souterrains comme le tubercule d'une pomme de terre et peuvent donc abaisser d'autant les qualités marchandes de ces produits. Enfin, dans un champ de maïs, la présence massive de chiendent peut retarder l'apparition des soies, la sortie de la panicule et même le séchage du grain à la récolte.

Le chiendent est l'hôte de différents ennemis des cultures. Il est sensible aux attaques de plusieurs maladies des céréales telles que la rouille de la feuille, les charbons, l'ergot, le piétin-échaudage et la tache ocellée. Quelques insectes ravageurs comme la légionnaire et le criocère des céréales utilisent le chiendent comme plante-hôte intermédiaire.
Utilité

Malgré les vastes pertes de récolte qu'il occasionne, le chiendent présente tout de même quelques points positifs. On peut l'employer en pâture ou en foin. A un stade de croissance comparable, le chiendent a une teneur totale en protéine brute (calculée sur la matière sèche) égale à celle de la fléole. Son dense réseau de rhizomes et de racines aide à retenir le sol sur les rives et sur les pentes, et contribue ainsi à diminuer les pertes dues à l'érosion.
La recherche montre que le chiendent est une des plantes les plus efficaces pour récupérer les éléments nutritifs, comme l'azote, depuis les effluents d'eau d'égout épandus par pulvérisation sur la végétation.

Certaines substances chimiques naturelles extraites du chiendent ont révélé des propriétés insecticides contre les larves de moustiques et les mollusques, en particulier les limaces. Ajoutons à cela que les rhizomes séchés et moulus peuvent servir à la préparation d'infusions ou être utilisés en farine.

Lutte

Pour combattre le chiendent, il faut d'abord bien connaître la biologie de la plante et la facilité des rhizomes à se régénérer. L'aptitude des rhizomes à produire des nouvelles pousses augmente avec les réserves en glucides et en azote de la plante. Ces réserves sont généralement à leur plus fort en automne et à leur plus bas à l'époque de la floraison. Les fluctuations affectant ces réserves tout au long de la saison de végétation auront une influence sur la réussite de la lutte menée contre le chiendent. L'activité des bourgeons des rhizomes diminue généralement de la mi-avril au mois de juin. Les bourgeons demeurent à l'état dormant jusqu'au début de juillet et ensuite la croissance recommence. Cette période de repos coïncide en outre avec le stade de production abondante de pousses vertes et de rhizomes.

Un travail d'automne à la charrue à socs ou au chisel est plus efficace pour réduire le nombre total de rhizomes dans le sol qu'un travail de printemps. Les façons culturales influent aussi sur la répartition de rhizomes dans la masse de sol. En régime de semis direct (culture sans labours), les rhizomes sont concentrés près de la surface du sol, alors qu'avec un labour à la charrue ils sont répartis plus également dans la couche de labour. Plus creux les rhizomes sont enfouis dans le sol, moins égale sera la levée des nouvelles pousses, ce qui influera sur le degré de maîtrise obtenu avec les herbicides sélectifs.




D’après M.E. Reidy - l'université de Guelph; C.J. Swanton