dimanche 15 avril 2007

BONNES PRATIQUES AGRICOLES

Les traitements phytosanitaires
Quelques principes de base des bonnes pratiques agricoles, dont la plupart concerne également les utilisateurs non – agricoles, sont rappelés.
Raisonnement des traitements
Lire attentivement l'étiquette du produit ;
Choisir des produits phytosanitaires et des itinéraires techniques en fonction de la parcelle : localisation (par rapport à un cours d'eau, un fossé, un forage, etc.), type de sols (battance, matière organique, etc.), pente, etc. ;
Choisir les produits les plus favorables à l'environnement dans votre cas particulier (symbole N et/ou phrases de risques R sur les étiquettes, présence ou risque de présence dans les eaux) ;
Utiliser des produits homologués pour l'usage considéré ;
Ne pas dépasser la dose homologuée ;
Certains mélanges peuvent être pratiqués mais d'autres sont interdits ;
Travailler le sol et semer perpendiculairement à la pente ; préparer le sol plus grossièrement en surface ;
Eviter les traitements systématiques ne tenant compte ni du stade d'application, ou de la pression des organismes nuisibles, ou des conditions météorologiques (surcoût, impact nul, apparition de résistances, risques pour l'environnement) ;
Raisonner le traitement en identifiant la nature du problème, son importance et définir ainsi un seuil de déclenchement
Envisager d'autres solutions comme l'utilisation de variétés moins sensibles, le raisonnement de la rotation, la gestion de l'interculture, etc. Penser à l'agriculture intégrée alliant lutte chimique et auxiliaires biologiques .
Préparation des traitements
En début de campagne, vérifier le bon fonctionnement du pulvérisateur (fuites, état des buses, des tuyaux, du manomètre, vérification de la pression ...).
Ajuster la quantité de bouillie à la superficie à traiter et à la dose homologuée.Déterminer la vitesse d'avancement correspondant au volume hectare souhaité et préférer les pressions inférieures à 3 bars pour limiter la dérive
Rincer les emballages au moins trois fois, au moment du remplissage, et vider l'eau de rinçage dans le pulvérisateur ;
Remplir le pulvérisateur loin des points d'eau (cours d'eau, mare, puit, forage ...) et sur une aire étanche possédant un système de récupération des écoulements ;
· Eviter tout débordement lors du remplissage (et du rinçage des bidons) et ne pas laisser tremper le tuyau d'eau dans la cuve (risque de contamination du réseau ou du forage) ; installer une potence, un clapet anti-retours ou une cuve intermédiaire (pouvant aussi servir pour le rinçage de la cuve au champ) ou des vannes permettant de programmer le volume d'eau souhaité).
Mise en oeuvre du traitement
Ne pas traiter par grand vent ou si des pluies sont prévues ; l'efficacité des produits dépend de la température et les basses températures limitent la volatilisation des produits ;
Régler la hauteur de rampe le plus bas possible ;
Ne pas traiter à proximité de points d'eau (rivières, fossés, puits, forages, etc.) mais laisser une bande enherbée de 12 m minimum (une demi-rampe) ou au moins une haie ou un talus pour protéger la ressource en eau du ruissellement et de la pulvérisation directe ou par dérive lors du traitement.
Nettoyage du matériel
Limiter au maximum les fonds de cuve par le calcul du volume de bouillie nécessaire et par l'utilisation ou l'aménagement d'une cuve à fond conique ;
Diluer le fond de cuve et pulvériser à grande vitesse sur la parcelle traitée (installation d'une cuve d'eau claire sur le pulvérisateur pour permettre cette dilution au champ) ; le fond de cuve dilué peut être vidangé sur le champ ;
Ne jamais vidanger le fond de cuve ou les eaux de rincage dans un cours d'eau, un fossé, un étang, sur la route, dans la cours de ferme, dans un puits, dans les égouts ;
Les emballages bien rincés doivent être mis en déchetterie ou être récupérés par un système de collecte agréée ; ils ne doivent pas être brûlés.
Stockage des produits
Stocker le moins possible ;
Les produits doivent être :
conservés dans leur emballage d'origine,
stockés dans un local spécial, éloigné des habitations, fermé à clé, frais, sec, et aéré, avec une installation électrique en bon état, des numéros d'appel d'urgence visibles, pourvu d'un stock de sable ou de sciure pour absorber d'éventuelles fuites, un poste d'eau et un extincteur à proximité.
Le stockage des produits phytosanitaires dans de bonnes conditions permet de limiter les risques de pollution à l'environnement mais aussi les risques de nuisances pour l'applicateur.
D'autres précautions sont donc à prendre en compte parmi lesquelles la protection de l'applicateur.

Protection de l'applicateur
Porter des vêtements de travail et des gants imperméables aux produits manipulés ;
Porter un masque muni d'un filtre adapté au produit manipulé et d'une visière (sinon porter des lunettes de protection) ;
Utiliser une brosse à dents pour déboucher les buses, jamais la bouche ;
Interdiction de fumer, de manger et de boire lors de la manipulation de produits phytosanitaires ;
Se laver les mains et éventuellement le visage après le traitement.
Stockage et élimination
Conseils pratiques pour le stockage à la ferme
Le but du stockage des produits phytopharmaceutiques est non seulement de conserver l'intégralité de leurs propriétés, mais également d'assurer la sécurité des individus et la préservation de l'environnement.
C'est pourquoi le stockage doit être effectué :
Dans un local prévu à ce seul usage, sans lien avec des produits destinés à l'alimentation de l'homme ou des animaux ou d'autres produits dangereux.
Dans un local fermé à clef de façon à ce qu'aucune personne étrangère à l'exploitation et en particulier qu'aucun enfant n'y ait accès ; il est conseillé de choisir ce local éloigné des habitations, du logement des animaux, des entrepôts de produits alimentaires ou des cours d'eau.
Dans un local aéré et ventilé, dépourvu d'humidité et à une température fraîche, mais à l'abri du gel, pour conserver les propriétés des produits.
Il est conseillé de prévoir une réserve de matière absorbante (sable, ciment) à proximité, en cas de fuite ou de renversement accidentel de produits nocifs. De même, un sol cimenté et un caillebotis isolant les produits du sol préviendront les infiltrations éventuelles.
De plus, la résolution des incidents sera facilitée si l'on conserve les produits dans leur emballage d'origine avec leurs étiquettes et rangés par famille (produits très toxiques en hauteur en prenant garde au danger de chute).
Stockage des produits phytosanitaires
Quelques points importants à respecter lors du stockage des produits phytosanitaires :
local fermé à clé,
local éloigné des habitations,
sol cimenté,
aération ou ventilation caillebotis isolant les produits du sol,
ustensiles avec marquage,
matières absobantes,
installation électrique en bon état,
extincteur à l'extérieur,
poste d'eau équipé d'un dispositif anti-siphonnage.

Lire l'étiquette
S'informer pour se protéger
Tout emballage de produits phytosanitaires doit comporter une étiquette ou une inscription en langue française, apposée de manière lisible et apparente.
L'étiquetage des produits phytosanitaires est soumis à une réglementation stricte. Toutes les indications portées sur les bidons et les emballages sont importantes.
Il est donc indispensable de lire la notice une première fois lors de l'achat du produit puis avant chaque intervention. Cette lecture est indispensable pour atteindre ensuite un meilleur résultat technique, en garantissant la sécurité des applicateurs et de la population, tout en protégeant l'environnement et l'eau en particulier.
L'étiquette comporte des informations importantes, parmi lesquelles :
Les usages autorisés et les doses homologuées : toute utilisation du produit en dehors de ces usages est interdite ;
Les phrases de risque (phrases R) : elles vous renseignent sur les dangers pour le manipulateur (mode d'exposition, nature des risques, etc.) ;
Les conseils de prudence (phrases S) : précautions à prendre avant, pendant et après le traitement ;
Les conseils d'application ;
La date de péremption.

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